5 clichés sur les écoles alternatives
- lolotealecole
- 4 sept. 2024
- 4 min de lecture
Les écoles alternatives - appelées aussi "écoles privées hors contrat" - ont beaucoup de clichés qui leur collent à la peau : débunkons tout ça !

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Cliché n° 1 : "Les écoles alternatives sont laxistes."
Les écoles alternatives sont indépendantes : chacune de ces écoles se base sur une ou plusieurs pédagogies, et choisit son fonctionnement. Puisqu'elles ne sont pas sous contrat avec l'Education Nationale, elles n'ont aucune obligation de suivre leurs programmes. Le seul impératif pédagogique est de respecter les domaines du Socle Commun.
En revanche, cela ne signifie pas que c'est freestyle toute l'année ! A titre d'exemple, dans mon école, nous élaborons et suivons des programmations et progressions, pour les ateliers individuels Montessori et les ateliers dirigés en groupes. Nous évaluons les élèves, et ils ont, comme dans l'Education Nationale, un bulletin semestriel qui rend compte de leurs apprentissages. Bref, nos journées sont structurées selon des objectifs pédagogiques précis. La différence majeure, c'est que nous avons moins d'élèves dans les classes, ce qui permet un meilleur suivi.
De manière plus générale, dans les écoles privées sous contrat, les parents paient l'année de scolarisation : ils attendent donc un résultat à la hauteur de leur investissement. Si une école est laxiste, que ce soit au niveau de l'organisation générale ou des apprentissages, elle fermera vite ses portes !

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Cliché n° 2 : "Dans les écoles privées hors contrat, les enseignants sont payés au ras des pâquerettes."
Ce cliché ne vient pas de nulle part, pour une raison précise : de nombreuses écoles alternatives sont des établissements associatifs. Je vous passe le cours de droit sur les différents statuts juridiques, mais, pour faire simple :
Dans les écoles associatives, les enseignants sont souvent très mal payés. Ce sont des écoles qui n'ont pas le statut d'entreprise, et qui dépendent beaucoup des dons pour subsister.
Dans les écoles au statut de société (c'est-à-dire les entreprises), l'objectif est que l'école soit rentable et que des bénéfices s'en dégagent. Ces écoles paient souvent mieux que les écoles associatives.
Vous l'aurez compris, en fonction du statut de l'école, le salaire peut fortement varier !

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Cliché n° 3 : "Les écoles indépendantes sont instables."
Les écoles privées hors contrat sont auto-gérées. Il s'en ouvre et s'en ferme chaque année, principalement faute d'élèves, et donc faute de rentrées d'argent. Pourtant, cela ne signifie pas que tous les enseignants des écoles alternatives tremblent à chaque fin d'année, en se demandant s'ils seront là l'an prochain !
Il existe des écoles alternatives pérennes, qui ont créé un lien de confiance avec les élèves et leurs familles. Ces élèves reviendront donc les années suivantes, et leurs parents parleront de l'école autour d'eux : avoir une bonne réputation, c'est la première clé de la longévité.
Si, en plus, la gestion budgétaire de l'école est bien réalisée par son équipe de direction, alors l'école est rentable et elle n'a aucune raison de fermer ses portes du jour au lendemain !

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Cliché n° 4 : "Les écoles alternatives suivent des pédagogies étranges, à la limite de la secte."
La majorité des écoles hors contrat s'inspirent des pédagogies Montessori ou Freinet. Rien de sectaire là-dedans, bien au contraire : l'objectif est d'encourager l'expression de soi et l'autonomie chez l'enfant.
On trouve aussi de nombreuses écoles à pédagogie Steiner-Waldorf. Ici, en revanche, la méfiance est de mise : plusieurs écoles Steiner-Waldorf ont été signalées pour dérives sectaires. Pour aller plus loin sur le sujet, je vous conseille de regarder ce documentaire, qui contient des témoignages d'un ancien élève d'une école Steiner-Waldorf alsacienne :
Attention également à certaines écoles religieuses hors contrat : plusieurs d'entre elles choisissent délibérément de ne pas enseigner les "sciences dures" (biologie, physique, chimie), modifient certains passages de l'Histoire, et passent outre les notions d'Enseignement Moral et Civique visant à "construire un esprit critique chez les élèves". Pour aller plus loin, je vous conseille de lire cet article.

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Cliché n° 5 : "Dans les écoles alternatives, les profs sont fainéants : il y a tellement peu d'élèves que c'est super facile."
C'est un fait, dans les écoles alternatives, les effectifs sont beaucoup plus confortables que dans le public et le privé sous contrat. Ces effectifs plus réduits jouent beaucoup sur le bien-être, ainsi que sur l'efficacité du travail des élèves et des enseignants. Après plusieurs années passées dans le public, ce serait malhonnête de ma part de le nier.
Toutefois, cela ne signifie pas que tout est facile ! Nous avons aussi des élèves présentant des troubles dys, du comportement, du développement, etc. C'est plus facile que dans le public, car il y a plus de moyens humains et financiers, mais les difficultés ne sont pas toutes gommées pour autant. Et je trouve que taper sur les enseignants du privé hors contrat, ça ne fait rien avancer. Ce n'est pas de notre faute s'il y a de cruels soucis de gestion dans le public...
Et vous, quel cliché sur les écoles alternatives vous énerve ?
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